Vitrine Jeune Artiste aux Brasseurs, 2020
Mercredi 18 mars, un arrêt dans le temps.
La sensation de basculer dans un autre monde. D’une vie agitée, remplie et pleine de rendez-vous et d’endroits différents, subitement nous passons à un grand vide, plus rien ne ponctue le temps et l’obligation de rester dans un espace restreint engendre une sensation de repli sur soi. On fait avec ce qu’on a. Petits ou grands espaces, enfants ou non, en couple ou non, tout nous rappelle à notre environnement direct. Comment continuer de créer dans un studio de 30 m², avec une petite fille de 5 ans qui a besoin de contact, d’apprentissage et de sortir de cet espace étouffant ?
On finit par trouver. Une toile de fortune, et on crée avec ce qu’on a et l’ambiance étrange du moment. Dans ce huit clos, des objets jusqu’alors méconnus prennent une place importante dans notre vie : masques et toutes sortes de remèdes pharmaceutiques achetés par précaution pour éviter d’attraper la bête noire qu’on surnomme COVID. C’est comme si le diable menaçait de nous emporter?
Malgré la confusion crée par ce changement soudain, un nouvel univers émerge.
L’installation 400h dans la vitrine Jeune Artiste du centre d’art contemporain liégeois “Les Brasseurs” témoigne de ce nouvel environnement.
Dans la vitrine, on peut voir : un pamplemousse, du chlorure de magnésium et de la vitamine C, , car c’est bon pour le système immunitaire, du gel hydroalcoolique, car on en demande partout, ce fameux masque qui devient indispensable comme nos téléphones. Et puis nos fenêtres. Et une poignée de porte pour pouvoir entrer et sortir tant qu’on le peut encore.
Et surtout des pistaches pour passer le temps. Des pistaches qui sentent bon l’Orient, et qui me rappellent toutes les saveurs appréciées par mes ancêtres. 400 pistaches. Parce que le nombre 400 symbolise la fin du monde. La fin d’un monde et le renouveau. 400 pistaches, et 400 mots font une histoire. Cette histoire se déroule en 400 heures.